Pourquoi, en tant que parent, il vaut mieux ne pas aller sur Smartschool* (*sauf quand c'est vraiment nécessaire)

Ils ont la parole : Klaar Hammenecker, psychologue pour enfants et auteure du livre à succès sur la parentalité « Wat elk kind nodig heeft » (Ce dont chaque enfant a besoin) et du livre récemment publié « LAAT MAAR » (Lâcher prise).

Smartschool - ou toute autre plate-forme d'apprentissage numérique - est la panacée de nombreux élèves de l'enseignement secondaire. Outre la possibilité pour les enseignants d'y déposer des informations, des tâches, des leçons, des tests et d'autres éléments scolaires 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, peu de parents résistent à la tentation de se précipiter directement sur le smartphone à chaque notification pour vérifier les résultats obtenus au dernier contrôle.

Les parents sont souvent au courant des résultats avant leur fille ou leur fils qui n'a pas de GSM à l'école à ce moment-là.

Ce n'est pas très séduisant, n'est-ce pas ? Je n'ai rien contre le progrès numérique, au contraire, mais lorsque vos professeurs et vos parents sont virtuellement sur votre dos, le plaisir disparaît. Et donc : désactivez les notifications, supprimez même l'application de votre smartphone et abstenez-vous de consulter cet agenda scolaire numérique à tout moment de la journée. Et voici pourquoi :

Sans le vouloir, vous mettez une pression constante sur votre adolescent

Alors qu'auparavant, il ne pouvait recevoir des tâches et des leçons que pendant les heures de cours, il n'est plus jamais tranquille ! À tout moment de la soirée ou de la nuit, en semaine ou le week-end, il est possible que quelqu'un signale quelque chose, une chose que votre fille, peu sûre d'elle et ayant peur de l'échec, a une peur bleue de rater, ce qui impliquerait donc qu'elle ne serait pas (une fois encore) « à jour ». Fini la tranquillité !

De même, pour votre fils qui « déteste » l'école et fait une « pause scolaire » entre 16 heures le vendredi soir et 8 h 30 le lundi matin, le risque plane de rester à l'étude durant sa précieuse après-midi du mercredi parce qu'il a une fois de plus omis de lire le matériel scolaire dont il avait besoin pour le cours d'éducation plastique. En étant constamment « connecté sur Smartschool » en tant que parent, vous mettez la pression sur votre adolescent, alors qu'il a peut-être simplement besoin de compréhension et de reconnaissance.

Avec bonnes intentions, vous privez votre enfant d'autonomie dans son processus d'apprentissage

Vous vous souvenez de vous à l'époque ? Vous aviez eu un 4/10 en anglais et vous vous étiez mis à calculer que si vous obteniez au moins 7 au prochain contrôle, vous pourriez éviter un échec au bulletin dans cette matière, sans que vos parents ne se doutent de quelque chose... Vive la liberté de « gérer » soi-même son bulletin.

Année 2023 : fini ce luxe. Ces notifications addictives nous attirent à chaque instant sur cette plate-forme d'apprentissage où chaque test, chaque note, chaque relevé instantané nous informe de la réussite ou de l'échec de votre adolescent. Saviez-vous que certains élèves reçoivent des messages de colère de leurs parents pendant les heures de cours à propos d'une lacune dans un test, alors qu'eux-mêmes n'ont pas encore reçu d'évaluation ? C'est le monde à l'envers, et tout les éléments sont là pour favoriser la peur de l'échec et le stress scolaire.

Autrefois, nous avions la liberté de « gérer » nous-mêmes nos bulletins scolaires.

Que faire alors?

Fixez de bons accords avec votre enfant : mettez-vous d'accord sur ce que vous regarderez et ne regarderez pas. Se limiter aux mails d'information ? Regarder ensemble les résultats des contrôles chaque semaine ? Ou bien aider votre adolescent à ne pas oublier les échéances des tâches à accomplir ?

Respectez son autonomie et son indépendance : en vous tenant à l'écart de la page des points de Smartschool, vous donnez à votre adolescent l'assurance qu'il se chargera lui-même de son travail scolaire et qu'il l'organisera. De cette manière, vous lui dites aussi qu'un mauvais contrôle n'est pas une catastrophe (n'est-ce pas ?) et qu'il y a chaque jour des occasions d'apprendre et de progresser. Et si les choses risquent de mal tourner ? Un bulletin moins bon peut être une raison de revoir les accords conclus, mais faites-le aussi en concertation avec votre enfant.

En collaboration avec Lannoo.